Quelle
est gironde la France de Regis Roinsard. Les gisquettes s'émancipent
avec une batteuse et les patrons s'improvisent coach sportif. Nous
sommes en 1958 et Rose Pamphyle, 21 piges, est résolument "moderne".
Loin d'épouser les desseins de son daron qui voudrait la voir rangée,
bobone docile et appliquée, celle-ci voit les choses en grand. Elle sera
gratte-papier ou ne sera pas ! Elle fait donc ses valoches pour Lisieux
et enquille chez un assureur du coin qui, espère-t-elle, lui filera son
premier groupin. Malheureusement, celle-ci, avec ses deux mains
gauches, foire son entretien d'empaumage. Sa vitesse de frappe
vertigineuse à la batteuse aidant, elle tape néanmoins dans les mirettes
du taulier qui, épaté par tant de pétulance, la prend dans son écurie
et décide d'en faire une bête de foire. L'histoire s'arrêterait ladé si
nous ne vivions pas à cette merveilleuse époque où, Cupidon, pas encore
aux 35 plombes, avait du temps pour faire chavirer le battant des
mignonnes ! Amour impossible entre classe laborieuse et haut du panier ?
Que nenni, rien n'est impossible en 58. Le temps pour le réalisateur de
nous ficeler l'amourette dans du papier de soie et de barder le bifteck
avec quelques rebondissements, l'affaire est dans le sac. Le concours,
prétexte s'il en fallait pour nous vendre les clichés surannés de ces
annoches d'émancipation féminine, nous rappelle que, bien que nous ayons
fait du chemin depuis, les greluses ne sont jamais bien aussi
considérées que lorsqu'elles sont drivées par un julot à poigne. Du
cinoche pour les mirontons qui se mordent les pouces de ne pas être nés
plus tôt où pour les vioques nostalgiques d'une époque qu'ils n'ont pas
conobrée, quand bien même l'auraient-ils vécue.
Plus d'actu cinoche icigo
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