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05 décembre 2012

Chroniques parisiennes - Dans le bus à l'heure de la jaffe

11h45 rue d'la banque. Le bus s'arrête nous voilà bloqués. Merde j'ai les crocs ! Pour une loifé que je renquille à l'heure de la jaffe me voilà marron. Un peu plus haut dans la rue un camion remballe du matos resté trop longtemps sur la chaussée. Pouvait pas mieux choisir son heure. Les automobilistes alentours commencent à rouscailler et sortent de leur guinde furax. Le gonze, pas du tout impressionné par leur mauvaise humeur continue son opération de déblayage, balançant nonchalamment des coups de chasse sur la file d'attente qui se forme derrière lui. M'est d'avis que s'il continue à se payer notre poire avec autant de véhémence va y'avoir du vilain.
Le trêpe du bus ne moufte pas et bigle la scène comme s'ils était au cinoche. Doivent avoir une vie sacrément passionnante pour être autant captivés par cet avaro de voirie. Pour tuer le temps et oublier que j'ai rencard avec une porsife de couscous je m'attarde sur les frimes de mes compagnons d'infortune. Le chauffeur, un mironton grassouillet à la pouilleuse bien tondue semble ne rien avoir à carrer de se qui se maquille dans le périmètre. Quand certains auraient gueulé au charron, maudissant le boulot et son manque de civisme routier, lui se tient le caberlot dans les pognes en signe de protestation. Le turbin, même le cul vissé sur une flaneuse ça use. Une salve de coin-coins ponctue la représentation à intervalles réguliers. Le mironton parigot n'aime pas marner. Non pas qu'il ait des choses tellement importantes à maquiller mais par principe, c'est comme ça. Dans la vie, faut s'y faire, y'a des choses qui s'expliquent pas !
Un dernier coup de chasse en direction de la roulotte. Le gonze semble avoir bouclé son ramassage. Tous les figurants de la scène semblent soulagés par la tournure des évenements. Le salut est proche. Notre machiniste à gueule d'empeigne appuie sur le champignon. Le carrosse repart. Je ne sais pas si le traffic est plus fluide ou si, lui aussi, a la dent, toujours est-il que nous roulons sans entraves.
A un certain moment je remouche une vioque à un arrêt. Elle agite un blavin rouge au passage du bus. Avec un peu d'imagination on croirait voir un matador. Le chauffeur, toujours en pleine gamberge ne semble pas l'avoir biglée et laisse la vioque et son torchon, enfarinée, sur le trottoir. Quant il entrave qu'il aurait dû amarré son char il est déjà trop tard. La birbasse, pas esbrouffée pour un sous, est déjà en train de galoper derrière lui, l'air farouche.
Feu rouge !
L'affable machiniste arrête son carrosse. La daronne ne lui laisse pas le temps de souffler qu'elle est déjà à la porte. Tout emmouscaillé qu'il est, le chauffeur débride la lourde et laisse enquiller l'ouragan miniature. J'esgourde pas tout ce qu'elle lui raconte mais la savonnette qu'elle lui passe laisse le gnière sans voix. Elle valide enfin son ticson et va se caler le trèfle dans une flaneuse. Le mecton reprend son aplomb en se tripotant la barbouse puis repart chauffé à blanc. Je le gafe une dernière fois dans son rétro. Il est en train de jacter tout seul. Probable qu'il soit en train de finir la conversation qu'il n'a pas eu avec la birbasse. Il est pas clair le mec.
12h20. Arrive enfin mon arrêt. Je vais enfin pouvoir me caler les joues. Duraille la vie d'un parigot.


2 commentaires:

  1. les histoires de mectons et de gisquettes pas trop recta dans les transports en commun, un vrai roman!! J'en connais un brin sur l'affaire, bicause j'prends l'train et l'bus tous les jours pour aller et revenir à la taule. Te plains pas: t'aurais pu être accolé avec un mecton qui s'est pas lavé depuis plusieurs jourdés ou avec un autre qui tenait absolument à t'faire partager sa passion pour la techno dès 7 heure du mat'!

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    1. T'as pas d'vase mon pote ! Moi sur ma ligne les délinquants ont des cannes blanches et ont le crachoir qui se fait la malle quand ils jactent !

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